Livraison de fleurs à Paris
Le mois de novembre approche et déjà les devantures des fleuristes arborent de belles potées colorées de chrysanthèmes. C’est un véritable feu d’artifice ! D’ailleurs, tout est dit dans le nom de cette plante qui est formé de deux mots grecs, « chrusos » (l’or) et « anthemis » (la fleur).
Cette fleur a beaucoup inspiré Marcel Proust qui vouait un amour immodéré à cette fleur :
« Ces chrysanthèmes m’invitaient, malgré ma tristesse, à goûter avidement pendant cette heure du thé les plaisirs si courts de novembre dont ils faisaient flamboyer la splendeur intime et mystérieuse. »
Côté peinture, le plus bel hommage au chrysanthème est sans nul doute le tableau intitulé Femme aux chrysanthèmes (1865) deDegas,et son incroyable brassée de ces joyeuses fleurs entassées dans un vase qui semble trop étroit pour les contenir toutes.
La vision qu’avait Monet de ces fleurs n’était pas moins gaie quand il peignit ses Chrysanthèmes, en 1897.
Mais il est vrai que ces fleurs n’avaient pas encore la connotation funèbre qu’on leur prête aujourd’hui.
Comment les chrysanthèmes sont devenus les fleurs de nos cimetières ?
Le chrysanthème est originaire de Chine où il est cultivé depuis 2 000 ans. Une véritable institution.
Dès 836, cette plante est introduite au Japon. Là encore, le succès est total et, au XIIIe siècle, le « kikumon » (chrysanthème à seize pétales) devient le symbole de la famille royale nippone. Au pays du soleil levant, un ordre du chrysanthème a été institué pour les distinctions de très haut rang tandis que les mariages sont célébrés sous des nuées de pétales de cette fleur.
C’est donc une fleur incontournable en Asie où elle est l’équivalent de la rose pour les occidentaux !
Cette plante fit son apparition en France vers 1770 mais sans grand succès. Elle fut, dans un premier temps, mise de côté par les professionnels du végétal. Une longue traversée du désert avant que ne vienne son heure de gloire, en 1919, lorsque le président de la République Raymond Poincaré exige que tous les monuments aux morts de France soit fleuris le 11 novembre, en mémoire des soldats morts durant la Première Guerre mondiale. Et, dans ce contexte, le chrysanthème est la plante parfaite : résistante au froid, relativement volumineuse et au meilleur de sa floraison.
Et, comme ce qui est efficace au pied des monuments aux morts l’est également dans les cimetières, le chrysanthème trouva sa place sur les caveaux familiaux.
Quelle variété de chrysanthème choisir ?
Il existe deux principales sortes de chrysanthème. Celle à grandes fleurs et l’autre aux corolles beaucoup plus modestes (appelée pomponnette).
Les variétés à grandes fleurs sont très appréciées pour la forme de leurs corolles, dont certaines se déguisent en dahlias tandis que d’autres sortent la tête tout ébouriffée (les espèces dites ‘spider’ aux longs pétales incurvés). Parmi les variétés à grosses fleurs quelques-unes se démarquent comme « Anastasia » (à fleurs doubles d’un vert rafraîchissant), « Vienna Copper » (foufou automnal) ou « Kokka Bunmi » (complètement déstructurée).
Pour résumer, les membre de cette famille sont innombrables, leur palette est infinie et leur forme va de la plus symétrique à la plus insensée.
Le pompon de la pomponnette réside dans sa simplicité. À savoir, une parfaite demi-sphère composée d’une multitude de fleurettes unicolores, souvent aux teintes vives.
Ces deux types de chrysanthèmes existent en pot ou en fleurs coupées.
Peut-on offrir un bouquet de chrysanthème ?
Sous forme de fleurs coupées, les chrysanthèmes ont une durée de vie particulièrement longue (jusqu’à 2 semaines).
En bouquets monovariétaux, ces fleurs sont parfois tristounes. Ceux qui apprécient la simplicité pourront les marier à de petites corolles champêtres sans les dénaturer. Ces faire-valoir peuvent être du bupleurum, de l’alchemille ou du limonium.
Pour ne pas tomber dans l’éventuelle monotonie de ce genre de composition, allez-y franchement. Multipliez les variétés : structurées, échevelées, symétriques, alambiquées, multicolores. Bref, utilisez toutes les variétés à votre disposition. Dans ce cas, avoir la main lourde est l’assurance d’un effet waouh.
Cette corolle venant d’Asie vous pouvez jouer la carte japonisante et placer simplement une tige de chrysanthème uniflore dans un beau vase au profil extrême-oriental. Les chrysanthèmes de type Tokyo se prêtent particulièrement bien à cet exercice.
Mais les chrysanthèmes peuvent aussi trouver leur place dans des compositions plus complexes. Dahlias, lisianthus, baies de rosiers, hortensias et zinnias peuvent être de bons camarades. Vous pouvez également compter sur les feuillages mordorés ou rougeoyant pour accompagner ces fleurs de saison.
Pour l’entretien de votre bouquet, cassez la tige de la fleur avant de la mettre dans le vase contenant relativement d’eau. Si la tige est difficile à casser, écrasez-la à l’aide d’un marteau. Il est préférable de ne pas utiliser de sécateur, car le chrysanthème (à tige ligneuse) absorbe mieux l’eau si sa tige est brisée.
Changez l’eau tous les 2 jours et profitez-en pour recasser les tiges.
Le chrysanthème dans le langage des fleurs
Offrir un bouquet avec des chrysanthèmes peut paraître risqué, voire contre-productif. A fortiori si le destinataire est superstitieux. Il est alors préférable de s’abstenir pour des raisons évidentes. Pourtant, dans le langage des fleurs, le chrysanthème a mille belles choses à dire.
D’une façon générale, cette fleur est associée à l’honnêteté, à la vérité ainsi qu’à la sincérité. Mais lorsqu’elle est jaune, cette corolle symbolise l’amour absolu. Qui refuserait une petite dose d’un amour entier ? Le chrysanthème rouge, lui, peut être utilisé dans le cas d’un amour passionnel.
Les connotations florales sont mouvantes. Si la personne à qui sont destinées ces fleurs est anglo-saxonne n’ayez aucune crainte : l’offrande de chrysanthème sera bien perçue. Dans ces pays, cette fleur évoque la joie. Pour preuve, durant l’ère victorienne, le chrysanthème servait à témoigner un sentiment amical.
Le chrysanthème dans les jardins
L’automne arrive et amène avec lui les pluies, les jours écourtés et des températures en baisse. Mais le jardinier, toujours optimiste, sait que les violettes, les cyclamens et les chrysanthèmes l’aideront à passer cette saison avec un moral au beau fixe.
Dans les jardins, le chrysanthème apporte, grâce à ses couleurs vives et joyeuses, une touche de folichonnerie.
Certaines variétés de ces vivaces mettent vraiment du baume au cœur. Parmi elles, « Mei Kyo » (rose au cœur jaune), « Hebe » (aux allures de pâquerette) ou encore « Oury » (d’un rouge profond).
Cette plante, qui ne craint pas le froid, est peu exigeante. Elle se contente d’une exposition ensoleillée, d’une terre légère et bien drainée et d’un arrosage régulier en été. Et hop ! Le tour est joué.
Les chrysanthèmes et les fleuristes
Les fleuristes sont parfois de nature maligne.
Pourquoi appeler un chat un chat ? Parce ce que certaines personnes n’aiment pas les chats. Il en va de même avec les chrysanthèmes.
Rusé, l’homme de l’art a une astuce. Il appelle Bonny, Santini ou Tokyo ces fleurs que d’autres nomment chrysanthème. Juste pour ne pas effrayer les superstitieux.
La muse Odéa